Les troupes américaines et la Libération

 

  Qui dit “Libération de la France” sous-entend directement le rôle majeur que les G.Is américains ont joué lors de cette reconquête du territoire français. Après de nombreuses entrevues entre Roosevelt et Churchill, le Débarquement, aussi appelé D-Day, est décidé pour le 06 juin 1944. Le Jour-J, le général Eisenhower prononce un discours resté célèbre : “Soldats, marins, et aviateurs des forces expéditionnaires alliées, vous partez maintenant pour la grande croisade en vue de laquelle nous nous sommes préparés depuis de longs mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous”. Des troupes américaines et britanniques débarquent sur les plages de Normandie avant de commencer leur combat contre les Allemands. Leur but : délivrer la France du joug allemand et arriver le plus vite possible en Allemagne pour rencontrer l’Armée Rouge et éviter que le communisme ne soit trop présent en Europe. En effet, au même moment, les Russes délivrent l’Est de l’Europe et font circuler leurs idéaux communistes. La libération de l’Europe se termine avec la chute de Berlin et la capitulation allemande le 08 mai 1945. Il faut donc presque un an aux armées pour reconquérir les territoires sous domination nazie : l’avancée est lente et laborieuse, les combats difficiles, tout ceci est très éprouvant, aussi bien au point de vue physique que psychologique. 
  Le 23 août 1944, le général Eisenhower explique dans l’un de ses rapports : “il était possible pendant des centaines de mètres de ne marcher que sur des restes humains en décomposition, dans un silence pesant, dans une campagne luxuriante, où toute vie avait brutalement cessé”. De plus, de nombreux civils se trouvent au centre des combats. Ils subissent des bombardements acharnés, qu’ils soient alliés ou ennemis. Les destructions sont innombrables, des villes sont rasées, comme Brest, le Havre et bien d’autres en Allemagne. Paris aura été bombardée massivement avant sa libération : dans la nuit du 26 août 1944, les bombes causent de gros dégâts, avec un bilan de 50 morts, 400 blessés et 430 immeubles  entièrement détruits. Le bilan humain aurait pu être bien plus lourd, mais une partie de la population avait fui ou été évacuée suite aux demandes des résistants. Malgré tout, l’accueil par les populations françaises semble être spontané et réel même s’il convient de se poser la question du comportement de ces jeunes soldats qui viennent en Europe souvent pour la première fois et qui découvrent une population majoritairement féminine. Dans ce dossier documentaire, nous nous attacherons spécialement au cas de la France libérée par les Américains : les moyens utilisés et leurs conséquences, l’accueil réservé par les populations et en particulier les femmes, la réalité des combats, les pauses après les différentes batailles et le traitement des soldats vaincus.

 Nous mettrons en relation les photographies de Tony Vaccaro, jeune Américain choisi par son supérieur pour être photographe de leur unité. Ce photographe, qui avait postulé en vain pour être photographe de guerre choisi par l’armée n’avait pas été accepté et dut donc se contenter de prendre des photos pour le journal pour son unité. Nous ferons aussi dans la mesure du possible des parallèles avec des pages du journal de guerre américain Stars and Stripes, créé au XIXe siècle, lors de la Guerre de Sécession, un journal de front fait par les soldats pour les soldats. Stars and Stripes durant de la Seconde Guerre Mondiale permettait aux soldats de connaître les avancées du front russe à l’est, du front allié à l’ouest et du front américain sur le Pacifique. Cependant, ce journal est à prendre avec un certain recul car cela restait un moyen de faire circuler une certaine propagande, donnant également des Françaises, par exemple, une image qui les désignait implicitement comme but à atteindre pour les jeunes soldats qui s’engageaient.    

Dossier réalisé par Louise Dugas et Blandine Vergobbi (UPOND - L3 "Histoire en action")

Bibliographie

Ouvrages généraux :

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CREMIEUX-BRILHAC, Jean-Louis, La France libre : de l'appel du 18 juin à la Libération tome II, Gallimard, Paris, 1996.

DOUGIER (dir) Libération, Fête folle : 6 juin 44-8 Mai 45.  Mythes et rites ou le grand théâtre des passions populaire, Autrement, Autre mémoire, 1994.

KASPI, André, La Libération de la France, Juin 1944-Janvier 1946, Perrin, Paris, 1995.

MEYER, Robert, The Stars and Stripes story of World War II, D. McKay Co. New York, 1960.

ROBERTS, Mary Louise, Des GI et des femmes : amours, viols et prostitution à la Libération, Seuil, Paris, 2014.

WIEVIORKA, Olivier, Histoire du débarquement en Normandie. Des origines à la Libération de Paris 1941-1994, Point, Seuil, Paris, 2007.

ZINN, Howard, L’impossible neutralité, Agone, Marseille, 2006.

Articles :

FOUILLOUX Étienne, Veillon Dominique. « Mémoires » du Débarquement en Normandie. In: Annales de Normandie, 36? année, n°2, 1986. Les Normands, la guerre et la politique. pp. 105-119.

THEOFILAKIS, Fabien « Les prisonniers de guerre allemands en mains françaises : captivité en France, rapatriement en Allemagne (1944-1949) », Trajectoires [En ligne], 5 | 2011, mis en ligne le 28 novembre 2011. En ligne : http://trajectoires.revues.org/717 (consulté le 28 mars 2016).

Atlas :

SIMMONET, Stéphane, Atlas de la libération de la France 6 juin 1944-8 mai 1945, Autrement, Paris, 2004. 

Sites :

Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, Tony Vaccaro, photographies 1944-1945, 2010. En ligne : http://asp-uk.secure-zone.net/v2/index.jsp?id=28/30/850 (consulté le 30/05/2016).

FIZE, Vanessa, D Day : Tony Vaccaro, un fusil dans une main, un appareil photo dans l'autre, 2014. En ligne : http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/photo/d-day-tony-vaccaro-un-fusil-dans-une-main-un-appareil-photo-dans-lautre-157249 (consulté le 30/05/2016).