Journaux de tranchées

 

Dès la fin de 1914 la guerre s’installe dans la durée et dans la routine peu rassurante de la guerre des tranchées. Une nouvelle presse éphémère et intermittente, faite de bulletins improbables écrits par des soldats pour des soldats apparaît comme exutoire aux conditions de vie : il faut « amuser les copains » et chasser le cafard.

 La lecture du Journal par des soldats du 2e corps d'armée. Braches. Janvier 1917. Coll. BDIC

On en connaît près de 480 titres, imprimés le plus souvent avec des moyens rudimentaires, d’une durée de vie moyenne entre un an et demi et deux ans. La production atteint son maximum dans les années 1916 et 1917. Leur nombre se réduit en 1918, avec la reprise de la guerre de mouvement.

Jeux de mots et pastiches cohabitent avec des poèmes et des commentaires inspirés par le quotidien du front et portant très souvent un regard aigre-doux sur l’attitude de l’arrière, que l’on peint volontiers comme étant peuplé d’embusqués et de profiteurs. La mort est omniprésente, souvent au détour d’une pirouette humoristique. Les rêves des poilus s’y expriment librement : une permission, un bon lit, un repas chaud, un bain, l’évocation de l’image de la femme, le pinard

Peu de place pour les questions militaires ou politiques, ce qui est très probablement dû à une autocensure prudente et à une méfiance certaine à l’encontre du « bourrage de crâne » dont les soldats avaient fini par identifier les ficelles les plus grossières.

LE POILU ENCHAÎNÉ - AVRIL 1915

L'ÉCHO DES GUITOUNES - 10 février 1916

 

LE MOUCHOIR - 15 avril 1918


 


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