Les origines de l’insoumission
Au printemps 1917, les soldats de l’armée française sont désespérés par l’échec meurtrier de l’offensive lancée, le 16 avril 1917, par le Général Nivelle au Chemin des Dames (Aisne). A cette hécatombe - 30 000 hommes tués en dix jours - s’ajoutent les conditions de vie exécrables sur le front (épuisement, manque de nourriture, absence de permission…). Les combattants ont le sentiment d’être sacrifié « pour rien » tandis qu’à l’arrière les « embusqués » mènent une vie agréable, ainsi que l’expriment les paroles de La Chanson de Craonne. Peut-être sont-ils sensibles également aux échos de la Révolution russe et à la propagande pacifiste.
Pouzargues, Lucien P., « Entrée des bataillons MD, formation Dessoliers dans la Creute Montparnasse, Craonne, 1917 »
Les manifestations de la désobéissance
La grogne des soldats se traduit par des refus collectifs de monter en ligne, des dispersions volontaires au moment de prendre la relève, des désertions. Les « mutins » se rassemblent et manifestent. Des slogans sont criés. L’Internationale est chantée et des drapeaux rouges sont agités. Des « papillons » invitant la troupe à ne pas marcher sont affichés dans les cantonnements. Les gares sont le lieu d’agitations, les trains des permissionnaires sont couverts de graffitis d’un genre nouveau : « A bas la guerre », « Des embusqués, il n’en faut plus »…
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un mouvement organisé, au plus fort des événements, une soixantaine de divisions de l’armée française, soit plus de la moitié, sont impliquées. Le nombre des « mutins » est estimé entre 30 000 et 40 000 par l’historien Guy Pedroncini, en 1967, et réévalué entre 60 000 et 90 000 par l’historien Denis Rolland, en 2005.
Léon Henri Ruffé. « La grogne 1914-19... »
Les modalités de la répression
Le Général Pétain, nommé le 15 mai 1917 en remplacement du Général Nivelle, intervient dès que les mutineries sont connues du gouvernement, les 26 et 27 mai 1917. D’une part il réprime de façon limitée, d’autre part il réorganise le système des permissions et adopte une stratégie défensive qui épargne les hommes, afin de redonner courage aux soldats.
Selon Guy Pedroncini, 10% des « mutins » sont traduits devant les Conseils de guerre, 554 condamnations à mort sont prononcées, ce qui donne lieu à 49 exécutions. Les soldats graciés voient leurs condamnations commuées en peine de travaux publics et d’emprisonnement. Le Général André Bach, historien, évalue le nombre de soldats fusillés à moins de trente pendant la seule période des mutineries de 1917, lors d’une étude réalisée en 2014.
Dossier réalisé par Cécile Geoffroy (bibliothécaire-stagiaire à l'ENSSIB)
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4.6.17. Panorama du village de Craonne, du Plateau de Californie
Craonne (Aisne). 4.6.17. Panorama du village de Craonne, du Plateau de Californie et de Chevreux. Inv. 102889 BDIC_VAL_033_064 La Chanson de Craonne fait référence au Plateau de Californie qui surplombe le village de Craonne sur lequel ont eu lieu de violents combats lors de l’Offensive Nivelle. « Adieu la vie, adieu l’amour, / Adieu toutes les femmes. / C’est bien fini, c’est pour toujours, / De cette guerre infâme. / C’est à Craonne, sur le plateau, / Qu’on doit laisser sa peau / Car nous sommes tous condamnés / C'est nous les sacrifiés ! » Dès 1915, les combattants chantent une version liée aux combats en Artois, autour de Notre-Dame-de-Lorette, titrée Chanson de Lorette. Apprise par cœur, elle se diffuse oralement. Modifiée en 1916 pour faire allusion aux combats de Verdun, la chanson se transforme une dernière fois en 1917 pour évoquer les combats au Chemin des Dames, devenant La Chanson de Craonne. Le texte est publié pour la première fois en 1919. Licence ouverte.
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2.7.17. Sur l’emplacement du village : le seul arbre subsistant.
Craonne (Aisne). 2.7.17. Sur l’emplacement du village : le seul arbre subsistant. Inv. 105444 BDIC_VAL_033_087 Licence ouverte.
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2.7.17. Un coin du village détruit. P. S. dans les ruines.
Craonne (Aisne). 2.7.17. Un coin du village détruit. P. S. dans les ruines. Inv. 105440 BDIC_VAL_033_100 Licence ouverte.
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22.7.17. Le Chemin des Dames (au fond)
Craonne (Aisne) (Près). 22.7.17. Le Chemin des Dames (au fond) : vue prise d’un observatoire. Inv. 111817 BDIC_VAL_033_099 Licence ouverte.
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18.8.17. Tranchée française tenue par des coloniaux.
Craonne (Aisne). 18.8.17. Tranchée française tenue par des coloniaux. Inv. 142856 BDIC_VAL_033_088 Licence ouverte.
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Lavy, Gaston (1875-1949). Un de la territoriale 1914-1918
Lavy, Gaston (1875-1949). Un de la territoriale 1914-1918 : ma grande guerre. 1920. P. 35. Cote : OR 4027-4029. BDIC_OR_004029_035 « Impossible de laver son linge, on croupie dans sa crasse. De nouveau notre Commandant est invisible et par suite nous ne pouvons toucher ni chemises ni vêtements. Nos effets sont dans un état pitoyable nous sommes faits comme des voleurs. Certains ont des chaussures lamentables et marchent sur le chrétien. » « Le rata de la roulante est innommable et le temps de revenir à ses cantonnements la soupe est froide, couverte d’une épaisse couche de gras qu’il faut crever au couteau. C’est un suif épais répugnant et tous nos repas se prennent ainsi complètement froids. » Licence ouverte.
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Lavy, Gaston (1875-1949). Un de la territoriale 1914-1918
Lavy, Gaston (1875-1949). Un de la territoriale 1914-1918 : ma grande guerre. 1920. P. 36. Cote : OR 4027-4029. BDIC_OR_004029_036 « Transis, grelottants, miséreux notre moral descend chaque jour davantage. Nous avons été pressentis par une unité voisine qui elle aussi est à bout… Une mutinerie… Pourquoi pas. Nous sommes mûrs pour la révolte. Le découragement gagne chaque jour du terrain. Des groupes se forment, des conciliabules ont lieu en catimini. Des mots s’échangent à voix basse.» Licence ouverte.
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G C en chef Pétain au Ministre de la guerre, 29 mai 1917
Lettre du Général Commandant en chef Pétain au Ministre de la guerre, 29 mai 1917 Capitaine Bouchardon, 3e Conseil de guerre.- (Déposition de Victor Henri Berenger, Sénateur).- 9 octobre 1917 Sous-Titre : Affaire du Bonnet Rouge Cote : F delta rés 0080/05/04/001 « 26 mai.- A la 158° D.I. des hommes de 4 bataillons, qui devaient remonter le soir dans le secteur, se rassemblent dans le cantonnement du Quartier Général de la Division. Malgré les efforts du Commandant de l’Infanterie divisionnaire, du Colonel d’un des régiments et d’un certain nombre d’officiers, le rassemblement ne peut être dissocié. Les hommes réclament avec persistance le droit au repos et surtout aux permissions, […]. Dans la soirée, au moment du départ des bataillons, des hommes s’absentent volontairement ; il faut les rechercher, les grouper pour obtenir qu’ils rejoignent leurs unités. En cours de marche encore des meneurs réussissent à débaucher quelques soldats qui abandonnent leurs rangs. » Licence ouverte.
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G C en chef Pétain au Ministre de l’intérieur, 23 juin 1917
Lettre du Général Commandant en chef Pétain au Ministre de l’intérieur, 23 juin 1917 Capitaine Bouchardon, 3e Conseil de guerre.- (Déposition de Victor Henri Berenger, Sénateur).- 9 octobre 1917 Sous-Titre : Affaire du Bonnet Rouge Cote : F delta rés 0080/05/04/001 « J’appelle votre attention sur les faits suivants : 1- En gare de la Ferté Gaucher, des permissionnaires descendus d’un train de permissionnaires venant de Paris, distribuent aux soldats présents en gare, les papillons : « Assez de tués – La Paix » […] 2- En gare de Pagny-sur-Meuse, il a été remis à tous les occupants d’un wagon d’un train de permissionnaires, le tract « La Révolution Russe et le Devoir Socialiste », pamphlet pacifiste […]. » Licence ouverte.
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Mai 1916. Siège du Conseil de guerre
Moiremont (Marne). Mai 1916. Siège du Conseil de guerre ; le conseil de guerre en séance. Inv. 41928 BDIC_VAL_120_098 Licence ouverte.
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1915. Après le Conseil de Guerre.
Somme. 1915. Après le Conseil de Guerre. Accusé écoutant la lecture de sa condamnation. Inv. 33400 BDIC_VAL_459_048 Licence ouverte.
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Août 1916. Parade de dégradation.
?. Août 1916. Parade de dégradation. Dégradation d’un soldat condamné à 20 ans de détention. Inv. 56450 BDIC_VAL_231_174 Licence ouverte.
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1916. Triple exécutions de trois soldats français
Le Claon (Meuse). 1916. Triple exécutions de trois soldats français condamnés à mort pour refus d’obéissance. Inv. 56490 BDIC_VAL_193_152 Licence ouverte.
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14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain
Lagny (Oise). 14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain : le général et les correspondants de guerre. Inv. 105417 BDIC_VAL_264_054 Licence ouverte.
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14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain
Lagny (Oise). 14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain : pendant la lecture de la citation du 410è R.I. Inv. 105414 BDIC_VAL_264_055 Licence ouverte.
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14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain
Lagny (Oise). 14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain : les enfants des écoles offrent des fleurs au général. Inv. 105428 BDIC_VAL_264_065 Licence ouverte.
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14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain
Lagny (Oise). 14 juillet 1917. Remise de décorations par le général Pétain : les habitants et les enfants des écoles assistent à la revue. Inv. 105425 BDIC_VAL_264_067 Licence ouverte.
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Début 1917. Craonne. Un coin du village bombardé
Craonne (Aisne). Début de 1917. Un coin du village bombardé. Au fond, le clocher de l'église. Licence ouverte.
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